J’ai le grand honneur d’avoir pu réaliser la musique du dernier film de Frédéric Gonseth et Catherine Azad. Un documentaire très touchant qui raconte la réalité des prisonniers de guerre en Ukraine malgré l'intervention du CICR.
Le quotidien des mamans dans l’attente des nouvelles de leur fils parti à la guerre. Des images saisies avec beaucoup de sensibilité ces derniers mois grâce a une connection très proche que les réalisateurs ont avec les habitants et l’histoire de ce pays depuis 30 ans. A ne pas manquer!
Site Frédéric Gonseth: fgprod.ch
Infos, dates de projection et article de presse: https://www.fgprod.ch/lesoldatdisparu.html
Musique: Alexandre Cellier
Interview de Frédéric Gonseth par La Télé: https://latele.ch/emissions/info-vaud/info-vaud-s-2023-e-63?s=4
TRAILER: https://vimeo.com/806460339
En octobre, nous roulons avec nos plaques suisses vers Kobeliaki,
une bourgade paysanne à mi-chemin entre Kiev et le Donbass.
Nous y avons nos connaissances, nos amitiés, nouées à la veille même de l’indépendance il y a trente ans. Et nos obsessions : les déportés ukrainiens, les prisonniers de guerre soviétiques. Ceux de la Seconde Guerre mondiale tombés aux mains des nazis nous ont poursuivis pendant des années. La seule manière d’apaiser ces millions de fantômes était, croyions-nous, de leur consacrer un ou deux films. Et puis la musique a pris le relais, les voix dénichées dans les chaumières de la province de Poltava, la splendeur du chœur populaire Kalena, avec deux films, 4 CD et une demi- douzaine de tournées en Suisse...
Mais cette fois, nous ne courons plus après elle, c’est l’Histoire elle- même qui nous attend au seuil de la chaumière d’Olga. Sa voisine Iryna a perdu la trace de son fils, un policier reconverti en soldat deux ans avant l’invasion, et annoncé manquant durant le siège de Marioupol. Huit mois sans aucune nouvelle d’Olexandr Sergueyvitch, alors que le premier échange de prisonniers vient d’avoir lieu. Olga lui a parlé du CICR, elle sait que c’est un peu notre dada à nous les Suisses et que nous saurons pousser les recherches... Comment résister aux larmes d’Iryna ?
Nous partons nous renseigner. Auprès du CICR bien sûr. Avec une équipe de 600 personnes il achemine l’aide par semi-remorques aux quatre coins des zones sinistrées. Mais peine à enregistrer les prisonniers de guerre, et encore plus à les visiter. Début avril à Marioupol, il n’a pu accéder à ceux de l’usine Illitch. Et la dernière chose que le fils a pu lui dire à sa mère Iryna en mars, c’est qu’il était retranché dans un sous-sol d’Illitch.
A Kobeliaki, les femmes du marché se mobilisent. En un éclair, nous avons les adresses des familles de prisonniers de guerre du district.
Notre tout-terrain slalome entre les nids-de-poule sur les routes des hameaux où nous attendent Victorya, l’épouse infirmière qui a quitté Marioupol enceinte et a donné naissance à une fille, et puis Marharita, la paysanne dont le fils a pu être enregistré par le CICR mais n’a plus donné signe de vie depuis mai.
Et bientôt s’annoncent les premiers retours de prisonniers de Kobeliaki et leurs saisissants récits de captivité. Et nous filerons à Kiev assister à la manifestation des épouses et des mères de prisonniers de guerre sur la Place Maïdan, au grand défi de la loi martiale. Et nous accéderons même à des prisonniers russes qui nous raconteront leurs moments les plus ...difficiles.
L’Ukraine des campagnes sous les sirènes, les coupures de courant, les enterrements drapés de jaune et bleu, l’acharnement émouvant des mères et des épouses : ainsi naît un portrait décalé de ce pays en souffrance, mais d’une étonnante résilience, se découvrant capable de cohésion militaire tout en restant terriblement attaché à une démocratie en germe, celle-là même que le grand voisin est venu lui ravir.
Frédéric Gonseth et Catherine Azad sont des cinéastes indépendants domiciliés dans le canton de Vaud. Ils ont porté un regard personnel sur l’Ukraine et les pays de l’ex-URSS de 1990 à nos jours dans dix films documentaires en coproduction avec la RTS et avec l’appui des organes publics d’aide au cinéma comme Cinéforom avec le soutien de la Loterie Romande, et dans le cas de ce film, de l’Office fédéral de la Culture et du Fonds de Production Télévisuelle sàrl. Le tournage s’est déroulé en automne et en hiver 2022-23, il vient d’être achevé et le film d’une brûlante (comme on dit) actualité est présenté en avant-premières exceptionnellement dans quelques salles en présence des cinéastes.
Quelle chance de pouvoir collaborer avec des cinéastes tellement inspirants!
C’est le troisième film pour lequel je réalise la musique:
LA SAGA BERTIL GALLAND (2022): https://www.fgprod.ch/lasagabertilgalland.html
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